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Mère-Edith Atomique
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28 mai 2013

"Atomique ?" Pourquoi, me direz-vous ?

Eh bien, l'idée m'est venue, lors du premier scanner, prescrit pour "marquer  les ganglions sentinelles" (sic).

Ce fût l'occasion d'un fou rire mémorable qu'Hervé (qui tenait à m'accompagner à TOUS mes examens, en ce temps-là, ce cher amour), mais je vous raconterai après...

Donc, c'était le lundi qui précédait la première intervention chirurgicale, ce marquage étant destiné surtout à aider le chirurgien, puisqu'on enlève les ganglions en même temps que la tumeur, aux fins d'analyse, mais aussi, pour moi, afin récupérer la plus petite et jolie cicatrice possible, Ce qui se passa d'ailleurs. Pas de farfouillage hasardeux à l'intérieur de moi-même... Une précision toute chirurgicale, c'est bien le cas de le dire !

Le rendez-vous avait été pris directement par la secrétaire de la chir, et devait se passer à 14 heures au service de médecine nucléaire du tout nouvel hôpital privé de la région.

Médecine Nucléaire, déjà... Brr...Pour ceux ou celles qui ne le savent pas, j'avais déjà passé tout récemment ma fameuse mammographie (donc expo aux rayons), trois mois avant, j'ai fait un bilan gastro-entéro (idem), une radio des dents en passant pour une petite révision générale chez mon chirurgien dentiste, et je commençais déjà à me dire que j'allais pouvoir lire la nuit sans allumer ma lampe de chevet (ce qui aurait bien arrangé Hervé, soit dit au passage ! ) tellement je serais phosphorescente !

Or, voilà ty pas, que le matin de l'examen, vers 10 heures, mon portable sonne, numéro inconnu, et la gentille dame au bout du fil, me dit désolée, elle appelle de L'HPM, et me demande de me rendre à l'hôpital public de la ville d'à côté, au service de médecine nucléaire, pour l'injection du produit, car leur machine à eux est en panne...L'hôpital était prévenu et tout et tout... et après, je venais comme prévu vers 15 heures passer l'examen proprement dit là où c'était prévu, à l'HPM.

Justement ce jour-là, fallait que ça tombe sur moi.

Obeissants, Hervé et moi nous nous exécutons et arrivons à l'heure dite à l'hôpital de R... Déjà trouver à se garer n'est pas évident, le parking est saturé, vu qu'il est situé au plein coeur de la ville...

En plus, nous nous présentons au service de radiologie (entrée indépendante), bien sûr, c'est pas là...

A l'accueil de l'entrée principale, une charmante hôtesse (qui a bien du mérite d'être charmante, vu la façon dont je suppose que le public de cette charmante ville de R... doit s'adresser à elle, en général, NDLR), cette charmante dame donc, nous envoie au sous-sol...

Déjà, c'est bizarre, un seul des 3 ascenceurs descend au sous-sol, et comme ce n'est indiqué nulle part, on essaie les 3, le bon étant, comme de juste, le dernier ! Je sens que je commence à m'énerver et que le fou rire arrive au bord de mes lèvres...Hervé, comme toujours, reste impavide.

Quand la porte s'ouvre, un blizzard glacial nous saisit (on est le 23 mars, pour mémoire). La première chose que nous voyons, est un panneau avec une flèche indiquant "MORGUE" qui se détache bien visiblement sur un mur peint en gris avec soubassement à hauteur de main courante peint grâcieusement en noir... Plafond en béton armé avec des millions de tuyaux de tous diamètres bien visibles et bien bruyants...Bruits de marteaux-piqueur...

Là, j'avais le choix entre fondre en larmes et éclater de rire, j'ai opté pour la seconde solution, j'ai dit à Hervé : "Bon ben nous v'là dans l'ambiance au moins"... J'ai pas osé me rouler par terre de rire, mais c'était presque ça, du coup mon impavide s'est marré aussi ! (Je savais seulement sepuis 2 semaines que j'avais un cancer, j'étais un peu fragile émotionnellement, et lui aussi). THE GAG !

Bon, comme nous n'allions pas à la morgue, et que l'hosto est bâti en croix de St-André, il nous restait 3 corridors au choix, enfin 2 car l'un d'entre eux était fermé (c'est beaucoup dire, vu que certains murs extérieurs étaient béants, d'où le froid glacial et le blizzard, et le marteau piqueur, le passage étant obturé par un ruban rouge et blanc).

Par chance, quelqu'un est passé, quelqu'un avec une blouse blanche, et nous a indiqué le chemin.

Une fois dans le bon corridor, nous avons vu, un peu plus loin, l'unique panneau indiquant le service de médecine nucléaire, juste à côté de la porte dudit... Mieux vaut tard que jamais.

Mon tour venu, un gentil docteur m'a anesthésié la tototte, puis injecté un produit blanc opaque directement dans l'aréole...avec une grosse seringue tout ce qu'il y a de plus normal, sans machine, soit dit en passant. Moi ce que j'en dis...

Et nous sommes allés à L'HPM comme prévu, où j'ai fait connaissance avec ma première machine à scanner.
Tout ça pour 2 petites croix au feutre...

M'enfin, on a bien rigolé !

Et ce n'était que le début de mon atomisation, ont suivi 2 scanners (thoracique sans produit, mais avec rayons j'imagine) et pelvien, avec produit et rayons, puis une scintigraphie osseuse, (avec produits et rayons) dans le cadre du "bilan d'extension" (encore un terme qui fait froid dans le dos,) on regarde si le cancer a fait des petits ailleurs, ce qui n'est pas mon cas (ouf, merci mon Dieu, à supposer que tu existes)...

Je n'arrive toujours pas à lire dans le noir, mais j'ai bon espoir !

 

 

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Commentaires
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Sont fous dans les hostos ! Avec Quentin, on devait sans arrêtr se rendre à la pharmacie de l'hôpital (puisque les poisons qu'on lui donnait n'étaient pas en vente dans les pharmacies lamdas) et elle était naturellement située... à côté de la morgue. Sympa. En attendant nos poisons, on voyait éventuellement passer les morts (poussés sur un chariot hein, pas debout sur leurs pieds la valise à la main). Bon d'accord, ce n'est arrivé que deux fois mais bon, c'était vachement cool...
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Mère-Edith Atomique
  • Après mon épopée "atomique", je suis en rémission (pour le moment ?) d'un vache de cancer du sein dont je vous ai parlé avec humour, parce qu'il ne faut surtout pas se laisser abattre. Atomique je suis toujours car ça fuse, ça "pète", ça court !
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